« Et pour le reste, que le poème tourne bien ou mal sur l’huile de ses gonds, fous t’en Depestre, fous t’en et laisse dire Aragon ! »
Cette attaque frontale contre le poète Louis Aragon, contenue dans une lettre‐poème d’Aimé Césaire au poète haïtien René Depestre, en 1955, entrera dans l’Histoire. C’est par elle que Césaire, Depestre, Aragon ‐ et à travers eux la France, les Antilles et l’Afrique ‐ vont se retrouver au cœur d’une des plus fécondes controverses poétiques de l’après‐guerre. Celle‐ci débordera les cercles littéraires pour inaugurer l’un de ces renversements politiques qui bouleverseront le Vingtième Siècle. Mais pourquoi, à travers Depestre, Césaire s’en prend‐il avec autant de violence à Aragon ?